Le Chasseral sur l’Assiette
Boucherie Junod: plus local, il n’y a pas! Le jeune boucher Alexandre Junod mise tout sur les produits des paysans du parc régional du Chasseral. Le 90 % des produits qu’il vend dans son magasin rénové arborent le label «Jura bernois – Produits du terroir».
Novembre 2018 / «Nous sommes ici en plein triangle des Bermudes», dit Alexandre Junod en riant. Derrière lui, la porte d’entrée de sa propre boucherie, en face la boulangerie «La bonne miette» et la fromagerie «La Suze». Pour un si petit village du Jura bernois, Corgémont a beaucoup à offrir sur le plan de la gastronomie. Et les commerces misent tous sur les produits locaux et les spécialités.
La boucherie a été fondée par le père d’Alexandre il y a plus de 40 ans et n’a jamais été rénovée depuis, Lorsque le jeune Alexandre de 37 ans a repris l’affaire au début de l’année, il a dû faire de gros investissements. Le commerce ne pouvait dissimuler son âge, mais plus grave encore, l’installation
frigorifique vétuste n’était plus fiable et devait absolument être rénovée. Pour le tout nouveau propriétaire, un énorme problème qu’il n’aurait pas pu résoudre tout seul. Lorsque l’Aide Suisse aux Montagnards lui a assuré son soutien, la pression financière est tombée. Un souci le tenaillait cependant: comment transformer le magasin sans le fermer temporairement, sans porter préjudice aux clients et sans que le chiffre d’affaires en prenne un sacré coup? Le hasard voulut que le magasin de fleurs d’à côté ferme temporairement ses portes. Alexandre saisit alors sa chance, loua les locaux et y installa provisoirement sa boucherie. Grâce à l’engagement exemplaire de toutes les parties prenantes, les travaux de construction purent se faire en six semaines. Un temps record!
Et cela en valait la peine. La nouvelle boucherie n’est pas seulement plaisante, elle attire aussi depuis sa transformation davantage de clients qui viennent y acheter les spécialités de saucisses sèches ou le jambon réputé loin à la ronde d’Alexandre. Nombreux d’entre eux viennent des environs, mais il a aussi des clients fidèles qui viennent de Bienne ou de La Chaux-de-Fonds. D’autres ne savent même pas qu’ils font partie de sa clientèle, à savoir les clients qui fréquentent les restaurants du coin ou les bistrots d’alpage qui commandent à Alexandre ses spécialités.
Reportage Canal Alpha
Alexandre Junod
Alexandre Junod a repris la boucherie familiale à Corgémont. Le savoir faire traditionnel et les produits du terroir sont au coeur de toute son attention. Il aime travailler avec les artisans de sa région, mais aussi partager de bons moments avec eux dans leur établissement. C’est un bon vivant qui ne loupe jamais une occasion de faire la fête ou de profiter de la nature en compagnie de son chien et de ses amis.
Nouvel essor pour une boucherie villageoise
L’intérieur de la boucherie a été remis au goût du jour./Photo: asm/Yannick Andrea
A juste 37 ans, le Bernois Alexandre Junod, boucher de formation, vient de reprendre le 1er janvier 2018 la boucherie familiale fondée par son père il y a plus de 42 ans. Située à Corgémont, dans le périmètre du Parc régional du Chasseral, l’enseigne, bien ancrée dans le tissu socio-économique régional, collabore étroitement avec les producteurs locaux et 90% de sa fabrication de saucisses, saucissons et jambons portent le label «Jura bernois Produits du terroir». A l’occasion de la reprise, Alexandre a souhaité redonner un nouvel élan à son entreprise. Il fallait d’une part rénover les installations et d’autre part améliorer la communication ainsi que les synergies avec d’autres commerces locaux. Pari gagné pour cet artisan-boucher qui a été soutenu dans sa démarche par l’Aide Suisse aux Montagnards.
Devant la porte d’entrée de la boucherie récemment rénovée, Alexandre s’exclame : «Ici, nous sommes au triangle des Bermudes! ». Il sourit et montre du doigt la boulangerie «La bonne miette» située juste en face ainsi que la fromagerie «La Suze» et un magasin d’alimentation à une vingtaine de mètres de distance de celle-ci. La proximité de ces commerces et leur position stratégique sur l’axe routier qui lie La Chaux-de-Fonds et Bienne offre un service complet apprécié par la clientèle.
Une boucherie contemporaine
Fondée par les parents d’Alexandre il y a plus de 42 ans, la boucherie Junod n’avait jamais fait l’objet d’une rénovation complète. A l’occasion de la remise de l’activité commerciale à Alexandre et suite à la fermeture temporaire du magasin de fleurs attenant, la mue du commerce n’a pas affecté le travail. En collaboration avec des entreprises de la région, les travaux ont été effectué en temps record, soit en six semaines.
La boucherie Junod, ou «L’artisan-boucher», comme mentionné sur la vitrine, a bel et bien entamé sa mue. Depuis l’extérieur, un logo épuré et les produits primés avec des médailles sont bien visibles lors du passage sur l’axe routier principal. Le verre fumé choisi pour la vitrine protège la viande de la chaleur excessive du soleil. A l’intérieur, le goût contemporain est roi. Du bois clair recouvre l’ancien comptoir et le carrelage d’un gris ardoise recouvre le sol et une partie du mur. Mais la rénovation n’a pas profité uniquement à la partie esthétique.
Le remplacement du système de réfrigération était indispensable pour garantir la qualité des produits, puisque l’ancien système, doté d’une porte en bois, ne garantissait pas une bonne isolation. La nouvelle cellule de réfrigération est munie de compresseurs externes, d’un mécanisme de régulation automatique de la température et d’une porte en métal parfaitement isolante.
Des spécialités appréciées
Alexandre, enthousiaste, relève: «Depuis le changement, notre clientèle est en augmentation. Il y a même des gens de Bienne et de La Chaux-de-Fonds qui viennent expressément pour nos produits, le samedi!» Spécialisés dans la production de saucisses sèches – qui ont remporté la médaille d’or au concours suisse de la boucherie – Alexandre et sa famille fabriquent également des salamis, du lard séché à l’air en Valais, du jambon, des boudins, des gigots, des côtelettes, des cordons rouges et plein d’autres spécialités. Les produits, qui portent le label «Jura bernois Produits du terroir» sont ensuite vendus dans le magasin ou livrés aux restaurants et métairies de la région. Alexandre souligne: «Nous collaborons presque exclusivement avec des producteurs locaux. La provenance de la matière première est essentielle pour nous et nous sommes fiers de proposer des produits régionaux de qualité». Relevons que les produits labellisés «Jura bernois Produits du terroir» garantissent les critères de qualité suivants: les matières premières proviennent de la région et correspondent aux exigences des prestations écologiques requises ou de la culture biologique, l’élaboration des produits a lieu dans la région et enfin, les produits carnés sont issus d’animaux nés et élevés dans la région.
Outre le magasin, la boucherie Junod intègre un local de fabrication équipé de machines performantes et de deux fumoirs – un classique et un pour un processus «express» – ainsi qu’un abattoir. L’exécution des tâches est assurée par huit personnes: le papa d’Alexandre (Michel) et une apprentie (Cloé) s’occupent de la fabrication de la viande; la maman (Marinette) et la sœur (Jessica) s’adonnent au service traiteur et à la comptabilité; le jeune de la Fondation de la Pimpinière (Thierry) étiquette les produits; enfin, Alexandre et deux autres employés (Samuel et Jérémy) sont responsables de la vente et de l’abattoir.
Nouvel élan
Alexandre adore le contact avec les clients et attache beaucoup d’importance à la communication. Afin de se faire connaître et de rendre son enseigne plus visible, il a équipé son entreprise d’une camionnette affichant des images de la région et le logo Junod.
Une présence accrue sur les réseaux sociaux et un nouveau site internet sont les projets en cours de réalisation en matière de communication. Une série de vidéos liées à la production de la viande et aux produits phare de la boucherie sera bientôt diffusée dans le magasin.
«Grâce à l’Aide Suisse aux Montagnards nous avons pu réaliser beaucoup d’améliorations et remplacer la cellule de réfrigération», explique Alexandre. L’expert bénévole de l’ASM, Pierre Praz, ajoute: «Il n’y avait pas d’alternative. Il s’agissait de perpétuer une entreprise familiale dans son contexte. »/com